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358 [i 58.8] JOURNAL
le Roy, et lui dit avec une grande exclamation : «Voilà, « sire, que c'est d'être excommunié! [Quant à moi, je « n'attribue sa mort à autre chose qu'au foudre d'ex-« communication dont il a été frappé.] » Auquel le Roy dit en riant : « Il est vrai, dit-il, que le foudre d'ex-« communication est dangereux; mais si n'est-il point « besoin que tous ceux qui en sont frappés en meurent: « il en mourrait beaucoup. Je crois que cela ne lui a « pas servi, mais autre chose lui a bien aidé. »
En cemois, le duc d'Aumale se saisit de Tun des fauxbourgs d'Abbeville, et fit fortifier Pont-Dormy; et répondit à Chemerault, envoyé de la part du Roy pour. sçavoir ce qu'il vouloit dire par ces remuemens, que ce faisoit-il parce que les villes de Picardie ne vouloient pas de garnisons, et que la noblesse ne vouloit pas de gouverneurs gascons. Ce qui ayant été rapporté au Roy : « Je vois bien, dit-il, que si je laisse faire ées gens, je a ne les aurai pas seulement pour compagnons, mais « pour maîtres. Il est bien tems d'y donner. » Ce qui étoit vrai; le pis étoit que tout se passoit en paroles.
Sur la fin de ce mois, on imposa cent sols d'augmentation sur un minot de sel, tellement qu'il coutoit treize livres tant de sols.
Le dimanche 24 d'avril, le Roy eut avis d'une entreprise qui se devoit exécuter par ceux de la Ligue le jour de Saint-Marc. Pour ce, furent renforcées les gardes du Louvre, et les quarante-cinq y couchèrent; et le Roy fit venir au fauxbourg Saint-Denis les quatre mil Suisses qui étoient à Lagny.
Le lundy 9 may, le duc de Guise arriva sur le midy à Paris avec huit gentilshommes des siens, et Brigard, Courier de l'Union, qui lui avoit été envoyé par les Pari-
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